Auteure et illustratrice, Laëtitia DEVERNAY nous a fait le plaisir de venir nous rendre visite à l’école pour nous faire partager son savoir et nous apprendre comment illustrer un album.
Narratrice discrète, elle a travaillé sur la polysémie de l’image avec les élèves . Explorant essentiellement les techniques traditionnelles, au long des deux journées passées dans les classes de CE1 et CE2, elle a transmis l’envie de créer et pourquoi devenir écrivain?
Les questions des élèves ont fusé…
Est-ce que c’est dur d’inventer une histoire ?
J’ai plein d’idées, ce qui est difficile c’est faire en sorte qu’une idée puisse faire un livre qui fonctionne bien.
Comment fais-tu pour choisir ce que tu veux mettre sur la couverture d’un livre ?
La couverture et le titre arrivent en fin de projet. Il faut que sur celle-ci résume l’essentiel de l’histoire. Le choix de la typographie (forme des lettres est important). L’éditeur intervient souvent dans cette phase pour apporter quelques modifications (le titre par exemple ne doit pas être trop long…)
Ça fait combien de temps que tu fais ce métier ?
Mon 1er album est sorti en 2010. C’est « Diapason ».
C’est d’ailleurs pour celui-ci qu’elle reconnait avoir un petit coup de cœur car il a été fait pendant ses études et c’est celui-ci qu’elle a présenté pour obtenir son diplôme.
Combien d’heures mets-tu pour faire un album ?
Les enfants proposent entre 1 heure et 3 mois. Je suis donc auteure et illustratrice et il me faut à peu près 1 an pour faire un album.
Mon travail consiste aussi à faire des rencontres dans les classes, dans des médiathèques, je peux aussi parfois travailler sur une affiche.
Comment fait-on un album ?
Pour faire un album, il faut d’abord avoir une idée et il faut créer l’histoire et les illustrations. Une fois ce travail terminé, je l’envoie à une maison d’édition (ici « La joie de lire »). Ensuite, celle-ci confie mon travail à un correcteur et à un graphiste. C’est la maison d’Edition qui accepte ou non de confier mon album à un imprimeur. Enfin, c’est un diffuseur qui va acheminer les albums vers les librairies.
Comme c’est l’éditeur qui va payer la fabrication du livre il peut me demander de faire quelques changements si mon travail revient trop cher à réaliser.
Les questions des enfants ont même amené Laëtitia DEVERNAY à expliquer ce qu’étaient les droits d’auteur et la protection intellectuelle.
Nous avons aussi appris que les petites illustrations que l’on trouve dans les romans s’appellent des « gabochons ».
Elle nous a aussi montré ses petits carnets sur lesquels elle dessine et « pose » ses idées ainsi que le « chemin de fer » d’un de ses albums sur lequel elle dessine tous les dessins en petit format d’un album en cours d’élaboration pour déterminer le nombre de pages nécessaire à sa réalisation.
Une fois ce temps d’échange terminé, les enfants sont devenus des « illustrateurs » en herbe. Certains se sont inspirés de l’album « Bestiaire mécanique » et d’autres de « diapason ».
Chacun a eu à sa disposition une feuille cartonnée de couleur en format A3 et des petites feuilles de couleur. Puis, il fallait choisir 2 objets mécaniques et 3 animaux (en noir et blanc) parmi les nombreux modèles mis à leur disposition. Le travail a consisté à réaliser sa « créature » en découpant et collant. Le papier couleur a servi pour inventer le « monde » dans lequel vit la créature.
Vous pouvez admirer leurs réalisations sur les photos des CE2…
Dans la classe de Béatrice Tournebise, elle a présenté plusieurs de ses albums, notamment « Diapason » avec un fond musical : Adaggio concerto pour clarinette de Mozart. Puis les élèves ont testé la technique du pochoir à la gouache, avant de se lancer dans une création individuelle. Ils ont fait cette activité avec beaucoup de concentration, d’application et de plaisir.
Dans la classe de Christine Benyahya, les enfants ont posé de nombreuses questions sur le métier de Laëtitia Devernay et sur ses albums lus auparavant en classe par Michèle de la médiathèque. Ensuite, en s’inspirant du livre « Bestiaire mécanique », ils ont réalisé un « animal-machine » en découpant, en assemblant et en collant des morceaux d’animaux et de machines. Les enfants ont eu beaucoup d’imagination, ont apprécié cette activité et ont réalisé des œuvres originales.
Cette demi-journée fut vraiment une belle parenthèse. Merci à Laëtitia DEVERNAY pour sa gentillesse et sa disponibilité. Ce fut une belle rencontre !
D’après DIAPASON